Mamou, l’homme qui t’aimera acceptera ton corps tel qu’il est...!

“Mamou, l’homme qui t’aimera acceptera ton corps tel qu’il est! Effacer le tatou de l’amour serait comme renier notre histoire” - Marin 12 ans»

J’ose cette photo et ces mots, ceux offert par mon fils alors que j’envisageais une chirurgie, un drapage pour retrouver mon ventre de jeune fille…

Je venais depuis quelques temps de me séparer du père de Marin. Refaire ma vie était impensable à plusieurs niveaux mais surtout, je n’arrivais pas à accepter mon corps marqué par le passage de la vie. Une cohabitation précieuse et mémorable avait pourtant été l’auteur de ce soleil. Et comment était-il possible de me plaindre alors que j’avais eu une belle grossesse, et une grande traversée à l’image de mes souhaits : à la maison, avec une sage-femme?

C’était il y aura bientôt 23 ans… Et ce n’est qu’aujourd’hui que je me dévoile. Mais pourquoi donc?

La semaine dernière je partageais à une femme extraordinaire les mots que mon fils m’avaient si précieusement offerts afin de m’aider à accepter mon corps. Cette femme, sa grande traversée a connu une fin qu’elle n’avait pas envisagée, qu’elle n’avait pas souhaitée… Hier encore, elle portait le poids de la défaite, le poids de celle qui n’a pas réussi à toucher « à sa pleine puissance »… J’en ai encore des frissons en écrivant ces mots… « J’ai pas été assez forte » qu’elle m’a dit!

Aujourd’hui, elle a encore beaucoup de mal à regarder son ventre qui représente le mot « échec ». Une partie d’elle rejette, profondément, son ventre, sa matrice, et une partie de sa féminité à la suite de cet événement qui se devait d’être le plus beau jour de sa vie… Comment est-ce possible de rejeter ainsi le berceau magnifique qui a porté la vie de notre enfant, pendant 9 mois?!

Ici, je ne souhaite, surtout pas, me faire l’avocat du diable ou condamner qui ou quoi que ce soit. C’est simplement un triste constat que j’ai moi même eu à travailler vraiment fort!!

Je trouve toujours aussi triste de réaliser à quel point nous oublions le beau, la magie de la vie qui prend naissance à chaque grande traversée. J’en reviens toujours au même constat :

Il n’y a pas de bonne ou de mauvaise façon d’enfanter! Donner la vie à une âme qui s’incarne sera toujours un miracle et, ce, peut importe le chemin emprunté.

Alors, à nous toutes, je demande douceur et clémence envers nous. Envers nos corps parfaitement imparfaits. C’est quand même grâce à nous et nos berceaux que le monde est toujours monde!

Au lieu de se concentrer sur notre cicatrice ou encore notre « tatou », pourquoi ne pas plutôt regarder les yeux de nos enfants et leur dire « merci ». Aussi, n’oublions pas d’être fières de ce que nous avons accompli. Nous avons donné la vie!!! N’oublions pas de reconnaître tout le beau de cet acte magique. Encore tellement de femmes chérissent ce désir qui demeure toujours sans succès… douces pensées vers elles 🤍

Je termine ici en disant moi-même, merci!

À toi mon fils, merci pour ta si grande sagesse, de m’avoir reconnue, de m’avoir choisie, de m’avoir inspirée la confiance au-delà des apparences, de m’avoir aidée à faire émerger la femme que je suis devenue.

Et à toi, pour qui mes mots résonnent, je te dis : Je t’aime et n’oublie jamais à quel point tu es puissante et magnifique 💗 tous chemins confondus.

Annie

Annie Bouthot